De tradition commerciale et industrielle, Saint-Louis, 3eme ville du Haut-Rhin, après Mulhouse et Colmar, est aussi la capitale administrative et culturelle du coin Sud-Est de l'Alsace. Depuis un peu plus de trois siècles elle ne cesse de grandir. 3 économies et 3 cultures s'y compénètrent car elle est placée au carrefour de 3 pays : la Suisse, l'Allemagne et la France. Les 3 lys des armoiries des Rois de France ornent son blason car le bourg fut créé et baptisé de son nom par Louis XIV en 1684, en se rattachant au patronage du roi Saint Louis, selon le souhait de ses habitants.

En 3 siècles, ce hameau d'une centaine d'âmes, marqué du sceau des rois, s'est transformé en une ville de près de 20 000 habitants.

Durant un siècle environ, de sa création à la Révolution, Saint-Louis est un petit lieu-dit annexé à la commune de Village-Neuf. Bien situé sur la chaussée de Mulhouse à Bâle, il se compose de quelques maisons de gardes de tabac, d'une ferme, d'une chapelle, d'une maison de douane et d'un relais de poste aux chevaux. Il se développe lentement mais sûrement. Ses habitants y mènent une vie paisible au rythme des pas de l'homme et du cheval : les voyageurs s'y arrêtent, allant vers Bâle ou se rendant à Paris ou à Strasbourg.

Le second siècle de Saint-Louis commence à la Révolution. La commune le passe à conquérir son indépendance : elle obtient son autonomie municipale en 1793 (par sa réunion officielle avec Michelfelden, sous le nom révolutionnaire de Bourglibre), paroissiale en 1827 et financière (avec un territoire communal propre) en 1847. Dès 1814, elle a son école. Cette volonté de s'affirmer et de se libérer de la tutelle de Village-Neuf, sa commune-mère, est provoquée par deux grands événements décisifs : l'établissement, à Saint-Louis, en 1791/92, d'un Etat-Major complet de la Douane Nationale et l'arrivée, en 1840, du Chemin de Fer à Saint-Louis. Ainsi, en 1866, le hameau est devenu une belle bourgade très active, la plus peuplée du canton avec plus de 2 500 habitants. De nombreux ateliers, des maisons de transport et une brasserie s'y sont installés et y prospèrent.

Durant son troisième siècle, la ville est secouée par les deux guerres mondiales de 1914/18 et de 1939/45, après son industrialisation dominée par Bâle, sa grande voisine, et son âge d'or qui aura duré jusqu'en 1914. Le 20 novembre 1944, Saint-Louis est la première ville d'Alsace libérée du joug de l'occupation nazie. Elle renaît alors. Après avoir fusionné avec Bourgfelden, en 1953, et avec La-Chaussée (rattachement) en 1958, Saint-Louis inaugure son Aéroport International en 1970.

Depuis les années 1980, Saint-Louis dépense toute son énergie à devenir une ville alsacienne à part entière et non plus simplement "la commune maîtresse de la partie française de la banlieue de Bâle" (sa définition, en 1971, par le professeur E. JUILLARD de Strasbourg).

La ville inaugure son nouvel Hôtel de Ville en 1989, puis sa nouvelle plate-forme douanière, son Sportenum en 1992, sa Médiathèque en 1993, son nouveau "Coeur de Ville" en 1995 et ses trois salles de cinéma la COUPOLE en 1999. L’année 2004 voit l’inauguration de l’Espace d’Art Contemporain Fernet-Branca.

La Ville de Saint-Louis affirme donc aujourd'hui son existence et son originalité face à ses deux grandes voisines : Bâle et Mulhouse. De très grands établissements industriels de haut niveau et de renommée européenne y sont installés en plus de nombreuses industries de taille moyenne.

Des activités de recherche, de technologie de pointe et de formation de haut niveau y sont pratiquées à l'Institut Franco-Allemand de recherches (I.S.L. Armement), au Centre Régional d'Innovation et de Transfert de Technologies "HOLO 3" (laboratoires d'holographie) et au Lycée Polyvalent Jean Mermoz.

Sur le plan archéologique, quelques découvertes méritent d'être signalées :

*    - un tumulus au quartier Neuweg,

*    - une tombe dite "campaniforme" de la fin du Néolithique (1800 - 1500 av. J.C.) mise à jour à Saint-Louis Centre en 1963,

*    - un Trésor Gaulois, dit "Trésor de Saint-Louis / Bâle" trouvé tout près de la frontière suisse en 1883 et daté de 113 - 105 avant J.C.. Plus d'un kilo d'or en bijoux dont une partie peut être admirée au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye,

*    - une sépulture mérovingienne découverte à Saint-Louis Centre en 1995, reconstituée au Musée Historique de Mulhouse.

Saint-Louis n'est pas qu'une agglomération de pierre et de béton : elle a son "poumon vert" : la réserve naturelle de la Petite Camargue Alsacienne. C'est un des derniers espaces naturels rhénans. Il est placé sur les communes de Saint-Louis (quartier Neuweg), Rosenau et Village-Neuf. On y préserve, depuis 1982, un paysage relictuel de 120 hectares de l'ancien lit majeur du Rhin. Une ancienne pisciculture avec ses étangs et ses bâtiments de style Napoléon III (1853) peut y être admirée.